Démarche originale, la semaine dernière, à la communauté urbaine de Dunkerque. En effet, les services de la justice sont venus vanter les mérites du travail d'intérêt général (TIG) devant les élus locaux. Il est vrai que les collectivités territoriales sont les premières à accueillir les personnes condamnées par la justice à travailler gratuitement au profit de la collectivité et que la justice est confrontée à la nécessité d'élargir le champ de ses possibilités d'accueil.
Entré en vigueur en 1984, lorsque Robert Badinter, alors garde des Sceaux, refondait code pénal, cette sanction offre une alternative à l'emprisonnement. Elle connaît depuis un succès croissant. « En 2004, une trentaine de peines de TIG ont été prononcées par le tribunal. En 2010, nous étions à cent trente TIG prononcés et en 2011 nous devrions dépasser les deux cents mesures », assure le président du tribunal de grande instance, Frédéric Baab, dans les colonnes de La Voix du Nord. Et d'asséner sans ambiguïté : « Nous sommes là pour démarcher les collectivités ».
Dans ce cadre, le parquet de Dunkerque a déjà signé cette année une convention avec la mairie de Grande-Synthe, engageant cette dernière à renforcer l'encadrement des « tigistes » en proposant un accueil des condamnés plus large et diversifié. Seuls 10 % des condamnés ne respectent pas leurs engagements dans le cadre d'un TIG. La mesure doit « permettre aux condamnés de renouer le lien social. Le condamné n'est plus un paria et ne vit pas sa peine comme une mise à l'écart », assure le procureur, Philippe Muller.
Source : La Voix du Nord, le 11.10.2011